

Germaine Tillion, (photographie de Marie Rameau)
« Germaine Tillion est une ethnologue et une résistante française. Son père Lucien Tillion (1867-1925) est magistrat, et sa mère est l’écrivaine Émilie Cussac (1876-1945), connue sous le nom d’Émilie Tillion.
Germaine Tillion suit une formation d’ethnologue auprès de Marcel Mauss et Louis Massignon. Licenciée en lettres, elle est diplômée de l’École pratique des hautes études, de l’École du Louvre, et de l’INALCO. Entre 1934 et 1940, dans le cadre de sa thèse, elle réalise quatre séjours en Algérie pour étudier l’ethnie berbère des Chaouis présente dans l’Aurès.
De retour en France au moment de l’armistice de 1940, Germaine devient, après les arrestations et les exécutions de Boris Vildé, Anatole Lewitsky, l’arrestation de Paul Hauet (dont elle est l’adjointe dès 1940) chef du réseau de Résistance du Musée de l’Homme, avec le grade de commandant de 1941 à 1942. Le réseau travaille à l’évasion des prisonniers et au renseignement. Amie des Lecompte-Boinet, elle est en contact avec Combat Zone Nord. Presque tous ses camarades ayant été arrêtés, elle se tourne vers un groupe en relations avec les services britanniques, le réseau Gloria.
Dénoncée par l’abbé Robert Alesch, Germaine Tillion est arrêtée le 13 août 1942, et déportée le 21 octobre 1943 à Ravensbrück. Elle y perd sa mère, grande résistante, déportée en 1944 et gazée en mars 1945. Pendant son internement au camp, elle écrit sur un cahier soigneusement caché, une opérette « Le Verfügbar aux Enfers » (1944-1945). Elle sera mise en scène pour la première fois en 2007, au Théâtre du Châtelet, à Paris.
Elle revient en France en juillet 1945 et réintègre le CNRS, mais elle quitte la section Ethnologie pour travailler dans la section Histoire contemporaine, où elle va se consacrer à des travaux sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale (enquête sur les crimes de guerre nazis, sur les camps de concentration soviétiques entre 1945 et 1954) puis sur l’Algérie.
Directrice d’études à l’École pratique des hautes études, elle a réalisé vingt missions scientifiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. »
– Babelio

– L’Algérie en 1957, Paris, Éditions de Minuit, 1957.
– Les Ennemis complémentaires, Paris, Éditions de Minuit, 1958.
– L’Afrique bascule vers l’avenir, Paris, Éditions de Minuit, 1959.
– Le Harem et les cousins, Paris, Le Seuil, 1966.
– Ravensbrück, Paris, Le Seuil, 1973 et 1988
– La traversée du mal, entretien avec Jean Lacouture, Paris, Arléa, 1997.
– Il était une fois l’ethnographie, Paris, Le Seuil, 2000.
– À la recherche du vrai et du juste. À propos rompus avec le siècle, Paris, Le Seuil, 2001.
– Une opérette à Ravensbrück, préf. Tzvetan Todorov, Paris, Le Seuil,« Points », 2007.